Écriture

FICTION

Dix fois en moyenne - Publie.net (2008) 
« Une femme part en moyenne dix fois avant de partir... La violence ordinaire et dissimulée, et comment on y répond, et de la violence particulière des hommes sur les femmes. Le bruit en arrière-plan de la ville contemporaine, consommation, images, Internet et même la chirurgie esthétique. Trajets de nuit, de Saint-Lazare à Pigalle, variations sur la neurobiologie, et des lettres, A, B, D pour sculpter les personnages sans nom que nous sommes. Plus ombre et croisement de Sarajevo, fond de guerre et exil, et ce qu’il en est de l’immigration dans nos grandes villes. Comment tenir récit de ce qui nous concerne, un doigt qu’on passe sur la fêlure d’une vitre ? Comment permettre au récit qui heurte à l’ensemble de réinventer sa continuité depuis cet éclatement ? La notion d’expérimentation prend son plein sens... » François Bon

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? (prospection, rêverie, énervement, pas une journée sans que j'y pense) - Publie.net (2010)
« Dans le travail de préparation de Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?, souvent pensé au W de Georges Perec. De toute façon, après W, plus question de pratiquer l'autobiographie naïvement, ou comme si la leçon ne nous avait pas été donnée : c'est le chemin vers le secret autobiographique qui donne sa densité au récit, et son architecture au texte.
Si les incidents ou l'arbitraire de la biographie nous conduisent à un texte accidenté, est-ce que ce n'est pas cela d'abord qu'il faut alors se donner comme contrainte – sinon comme expérience – littéraire ?
Ainsi, dans Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?, les vitesses de récit changent constamment. Un instant peut devenir une époque: ainsi, ce mariage contracté avec un Russe qui ne reparaît pas. Ainsi, cet échouage provisoire dans une ville de l'est canadien pour un colloque universitaire. Ainsi, ce lent dépli de l'enfance avec curieux ballet des mères, et ce qui s'ensuit d'obscurité pour les enfants en trimbale, obscurité dont on comprend bien que la narratrice l'affronte par ce récit, plutôt que ce qui la provoque.
On écrit avec de soi, disait Roland Barthes. L'autobiographie est une traversée. On y puise, dans ces instants incontournables par leur densité. Mais le matériau de l'explication surgit sans qu'on sache : une plaque émaillée parce que Verlaine a vécu dans cette maison; les menus de la cantine du collège, détaillés comme s'ils expliquaient tout de la violence par ailleurs faite, la mutité d'un proche.
Et cela n'empêche pas de brasser une histoire bien plus large que soi, où interviennent les émissions de la télévision des années 70-80, la fin du Parti communiste, les logements de fonction de l'éducation nationale, et le corps à construire de ces enfants mis arbitrairement hors de la structure familiale qui sert de modèle à la société – faites avec.
Sarah Cillaire parle d'un "chantier qui serait une partition, une redistribution de la mémoire et de la voix en fonction des lieux". Elle dit : chantier ouvert, destiné à être retourné, redessiné, élargi de façon cumulative". Et c'est peut-être ici le défi littéraire: on nous invite dans le chantier même, avec ces éléments comme tombés durement sur le sol vie, et qui nous sont autant d'énigmes coupantes, trop dures ou lourdes pour être déplacées, et c'est pourtant là qu'est l'expérience d'écriture. 
Celles et ceux qui suivent le blog de Sarah Cillaire, Séries, trouveront dans ce texte un prolongement à ce que le blog a exploré ces derniers mois.
Alors, dans une chambre d'hôte perdue de l'autre côté de la mer, ou dans l'impossibilité de ne pas habiter Paris, ou dans ce dépli d'enfance qui devient comme un mur lisse et âpre, ce qui nous est donné pour notre propre investigation quand à ce qu'on cherche chacun, via temps, lieux, espace, pour notre part d'utopie.
Au début, nous regroupions ces récits, dans publie.net, sous l'intitulé "zone risque": ici, elle n'est pas jouée. » François Bon

Histoire de flux (les soins de confort) - Revue D'ici là (2012)

Charlotte Salomon, un musical - création sonore d'Emilie Mousset - Revue Perroquet (2014)

Jean-Pierre et Jean, chantier d'écriture consacré aux comédiens Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, avec Anthony Poiraudeau - Remue.net (2013/2014)
Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort mènent leur carrière d’acteur dans le cinéma populaire français depuis près de soixante ans. Sans jamais avoir été, l’un ou l’autre, la très grande vedette qui à elle seule fait se déplacer les foules jusqu’aux salles obscures, leur abondante filmographie, jalonnée de grands succès et de nombreuses productions mineures, a fait d’eux des figures de la culture populaire française, et de véritables compagnons d’existence pour des millions de personnes — des personnes de leur âge et d’autres bien plus jeunes qu’eux.
Une ancienne amitié unit les deux hommes. Ils ont quelquefois partagé l’affiche des mêmes films, et ont mené des carrières qui ne sont pas sans points communs — même si, autant qu’ils diffèrent l’un de l’autre, leurs trajectoires de comédiens n’empruntent pas les mêmes chemins. Ils se côtoient, s’éloignent et se retrouvent, ils se tiennent compagnie et vivent chacun leur vie.
Pour nous, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort sont à la fois des portes d’entrée vers une certaine époque de la France, vers une certaine géographie de celle-ci, et vers une histoire particulière de la culture et du cinéma français. Ils sont aussi le support de projections personnelles sur des façons possibles de mener sa propre existence — tour à tour inquiètes, dilettantes, passionnées, modestes, généreuses, enjouées, amicales.

Des Inuits aux Batignolles - Sarah Cillaire (texte) et Anne Collongues (photographies) - Revue La moitié du fourbi (2015)

LITTÉRATURE COMPARÉE

Mises en fiction de l'Histoire : La longue vie des Marx de Juan Goytisolo (1993) et Destin et commentaires de Radoslac Petkovic (1994), revue TRANS (2005)

Autour d'André Markowicz - RETORS (2005)  

L'errance comme mémoire fragmentée : Un été à Baden-Baden de Leonid Tsypkin (1981) et Vertiges de W.G.Sebald (1990) in Lire du fragment, Editions Nota bene (2008)

Le Chasseur Gracchus, variations : Franz Kafka, W.G.Sebald et François Bon in Littérature et politique au XXème siècle, Hommage à Jean-Pierre Morel, Le Manuscrit (2010)

La Mouette de Tchekhov, adaptation libre de Marguerite Duras - RETORS (2010)

Des silences historiographiques au repli communautaire : Le Sourire du marin inconnu de Vincenzo Consolo (1976) et Frémissante mémoire de Jesus Moncada (1997) in Ruptures du récit, Le Manuscrit (2013)

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